LA SEEPH 2020
Cette nouvelle édition de la SEEPH s'est tenue du 16 au 22 novembre 2020.
Sous le haut patronage du parlement européen
Le temps d’une semaine, l’objectif est de faire se rencontrer entreprises, politiques, associations, société civile et bien entendu demandeurs d’emploi en situation de handicap.
La SEEPH est l’occasion de s’interroger sur les différents dispositifs mis en place pour faciliter l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. C’est un moment d’échange et de partage où l’on peut s’informer et sensibiliser sur le travail des personnes en situation de handicap. Comme pour les éditions précédentes, LADAPT, l’Agefiph et le FIPHFP sont co-organisateurs et proposeront plusieurs rendez-vous communs autour des thématiques suivantes : le numérique, l'école inclusive et le handicap invisible.
Mais la SEEPH, c’est aussi et surtout des actions concrètes pour faciliter le recrutement. Un peu partout en France seront organisés des événements pour favoriser la rencontre entre entreprises et demandeurs d’emploi : HandiMouv’Emploi, forums…
Source : https://www.semaine-emploi-handicap.com/edition-2020
La semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées
La 24e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) s'est déroulée du lundi 16 novembre au dimanche 22 novembre 2020. A cette occasion l’INJA revient sur les parcours de quelques anciens élèves.
#SEEPH2020
Ludovic Petitdemange, astrophysicien où comment vivre avec les étoiles
Détermination, persévérance et passion, des maîtres mots qui ont conduit Ludovic sur le chemin d’un prestigieux parcours. Il n’en reste pas moins modeste et c’est avec grand plaisir que nous l’écoutons nous parler de son histoire et de ses travaux de recherche.
Ses études le conduisent à intégrer le laboratoire LERMA du CNRS (Laboratoire d’Etudes du Rayonnement et de la Matière en Astrophysique et Atmosphères) en tant que chargé de recherche première classe. C’est en 2009 qu’il passa, avec brio, sa Thèse de doctorat en Astrophysique, soutenue à l’ENS.
Devenu mal voyant à l’âge de 1O ans, ses débuts en inclusion sont toutefois difficiles car il se retrouve isolé des autres élèves. Il se concentre sur ses études et plus particulièrement les matières scientifiques. Sa force : une prodigieuse mémoire. C’est en 4e qu’il arrive à l’INJA pour poursuivre sa scolarité, il y retrouve sa confiance en lui. On lui enseigna le braille et tous les outils dont il aura besoin pour acquérir encore plus d’autonomie. Son professeur de physique, un ancien chercheur, lui donne le goût des sciences et de la recherche.
Il se plonge alors dans la lecture de livres d’astronomie, écoute les émissions d’Hubert Reeves, se passionne pour la cosmologie, l’univers et bien sûr toutes les questions métaphysiques qui en découlent. Il découvre sa vocation, les étoiles le guideront désormais vers un brillant avenir.
Consulter les thèses : https://www.theses.fr/144623951
Portait et interview : https://www.quevoyezvous.org/portraits/ludovic/
Comment devient-on grand reporter avec Hakim Kasmi
Grand reporter à France Culture, ancien élève de l’INJA et aveugle de naissance, Hakim Kasmi montre que même si concilier handicap et travail est parfois compliqué tout est possible quand on s’en donne les moyens. Il est aussi globe-trotter par passion et par profession. De la Chine à la Jordanie, de l'Argentine à l'Afrique du Sud, il a parcouru des dizaines de pays. Dans son domaine, il est le spécialiste des sujets touchant à l’économie et l’éducation.
Il revient à l’INJA le 8 février 2018 à l’occasion du forum annuel pour l’emploi pour parler de son parcours avec les jeunes : « c’est un plaisir étant un ancien élève de l’INJA ! J’y suis resté une dizaine d’années. C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je reviens à l’institut. En plus, j’étais interne, c’est une école qui a marqué ma vie. Je viens transmettre un peu de mon savoir et surtout rassurer les élèves parce qu’à leur âge j’avais beaucoup de doutes par rapport à mon handicap, au métier que je voudrais faire. J’y vais avec un esprit de relais, de grand frère, de mentor, pour les rassurer et encourager ceux qui ont des vocations. »
Le journalisme a toujours été une grande passion, mais entre une passion et en faire son métier, il y a du chemin à parcourir et des difficultés parfois. Ayant toujours voulu faire ce métier, Hakim s’est donné les moyens de ses ambitions en procédant par étapes. Dans la vie, ce qui compte ce sont les étapes et la première était d’avoir le bac, pour poursuivre vers la licence, plus précisément en Histoire, par goût et parce c’est utile pour préparer une école de journalisme. Après la licence, Hakim a passé avec succès le concours de l’Institut Pratique de Journalisme (IPJ), une école reconnue qui lui a permis d’entrer à Radio France en apprentissage. C’était une passerelle intéressante pour intégrer un grand groupe.
source : https://www.yanous.com/tribus/aveugles/aveugles180202.html
En savoir plus :
https://aveuglesdefrance.org/actualites/seeph2019-portrait-de-hakim-kasmi-aveugle-et-journaliste
Une petite entrevue en compagnie d’Aliénor de Castelbajac
Aliénor de Castel aime inventer des histoires et les chanter. Son univers en est peuplé. Dans sa boîte à chansons, elle en a pour rire, pleurer, réfléchir, tricoter, bricoler... ce que vous voulez ! Mais elle a bien d'autres cordes à son piano ! Elle écrit tout aussi volontiers des chansons en forme d'hommages aux gens qu'elle aime ou de réflexions personnelles sur ce qui l'enchante ou la fait déchanter, tout cela pour pouvoir chanter ! Et avec le public, elle adore papoter ! Alors, prêts à embarquer ?
« Je m’appelle Aliénor DE CASTELBAJAC. J’ai 28 ans. Je suis aveugle de naissance. Je suis professeur d’éducation musicale et chant choral en collège. Je suis passionnée de musique depuis ma plus tendre enfance. A quatre ans, je commence à apprendre le piano en cours particulier. Quatre ans plus tard, je rentrerai à l’INJA comme élève en formation musicale et piano. Là-bas, à quinze ans, je suis également des cours d’harmonie, d’analyse musicale et d’histoire de la musique. Je chante aussi à la chorale de l’Institut au cours de la même année. Concernant ma scolarité, je fais une année de première maternelle, à trois ans, dans une école ordinaire. Je rentre ensuite dans des CLIS (classe d’inclusion scolaire) ouverte ou fermée selon les années, c’est-à-dire avec des élèves voyants et aveugles ou uniquement aveugles. C’est dans cette école que j’apprends le Braille. J’y ferai le reste de ma maternelle et ma primaire. Le collège en face est en partenariat avec la même structure appelée la SEES (section d’éducation et d’enseignement spécialisés). Par la suite, en rentrant au lycée, je suis sectorisée dans mon quartier, au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Je suis en même temps suivie par l’INJA, cette fois. Ma passion pour la musique se confirme lorsque je décide d’entreprendre des études musicales. Après mon bac L, j’ai obtenu une licence de musicologie, puis un Master d’enseignement de la musique ainsi que mon CAPES il y a sept ans. Après cela, je suis devenue professeur de musique. J’ai travaillé dans plusieurs collèges. J’ai aussi travaillé deux ans à l’INJA en tant que professeur de piano, de solfège, mobilisée avec d’autres professeurs pour la chorale, l’atelier chant et divers projets musicaux très enrichissants. Ayant toujours travaillé en collège ordinaire, j’avais envie d’explorer aussi le milieu spécialisé, n’y ayant jamais été scolarisée. Après ces deux ans d’expérience, je suis revenue travailler en collège. Aujourd’hui, je travaille au collège Jean Macé à Suresnes et je partage avec bonheur ma passion pour la musique aux élèves qui, en retour, m’apprennent également bien des choses précieuses. J’ai aussi décidé de poursuivre mes études en parallèle. Tandis que je travaillais à l’INJA il y a trois ans, j’ai obtenu un master de recherche en musicologie sur Serge Gainsbourg. L’année dernière, pendant mon travail au collège, j’ai obtenu l’agrégation de musique. Cette année, je serai inspectée pour être titularisée en tant que professeure agrégée. Si je réussis, je compte quand même m’arrêter là pour les études !!! Mais je suis heureuse d’avoir pu réaliser mon rêve de préparer ce concours J’aime aussi à dire, pour reprendre l’expression d’un de mes formateurs, que je suis musicienne pratiquante. A part le piano, je chante depuis l’âge de huit ans. Je n’ai jamais pris à proprement parler de cours, mais j’ai eu des « coaches » à l’université Paris-Sorbonne où j’ai étudié et j’ai toujours chanté par passion, en autodidacte. Ma voix évolue petit à petit, tous les jours. En outre, je compose depuis que je joue du piano. C’est il y a huit ans, lors d’un atelier de création de chanson à l’université, que j’ai décidé d’habiller mes musiques de paroles. Dès lors, je n’ai jamais cessé d’écrire des chansons et je suis donc devenue autrice-compositrice-interprète. »
Voici où la retrouver :
Sur sa chaîne Youtube Aliénor de Castelbajac, Sur Facebook à Aliénor de Castelbajac, Sur Instragram et IGTV @alienorDeCastel
Interview d'une brillante élève : Fanta Diakite
Bonjour Fanta, pourrais-tu s’il te plaît te présenter ?
"Je suis Fanta Diakité, j’ai 18 ans, je suis scolarisée à l’institut national des jeunes aveugles en classe de terminale générale.
J’habite en banlieue parisienne avec mes frères et mes parents. Originaire du Sénégal et de la Guinée mes parents m’ont transmis une éducation double culturelle. Ce qui m’a permis d’acquérir une ouverture d’esprit. En 2015 je vois ma vie basculer. Je perds la vue suite à un glaucome. Contrainte de devoir revoir mes façons de faire sur le plan scolaire comme sur le plan de la vie quotidienne. La meilleure option qui se présentait à moi était d’intégrer un institut spécialisé. C’est à ce moment-là que j’ai alors entendu parler de l’INJA. Le fait de devoir être interne et de me retrouver avec des personnes comme moi a suscité beaucoup de peur et d’inquiétude dans un premier temps. Au fur et à mesure j’ai pris mes marques, me suis fait des amis, et ai énormément progressé sur le plan de l’autonomie.
La fréquentation d’un établissement parisien m’a fait réaliser le clivage incontestable entre les banlieues dont je suis originaire et Paris. Affectée par cela, j’ai été plus attentive aux inégalités ce qui a développé en moi une sensibilité des problématiques sociales.
Arrivée en classe de première mon choix d’orientation était tout tracé, je suis intéressée par les sciences humaines et je les ai choisies en enseignement de spécialité. Mes choix d’orientation scolaire sont le reflet de ce qui me touche. L’INJA m’a permis de m’enrichir sur le plan pratique, culturel et humain."
Quelles sont tes passions Fanta ?
"Au-delà de mes origines et de mon parcours scolaire, j’ai une grande passion pour le théâtre et l’art de la parole. je fais du théâtre au sein de l’institut depuis maintenant trois ans et ai intégré en 2020 la comédie française dans un comité de jeunes lecteurs-auteurs.
Si j’ai pu être réfractaire vis-à-vis de l’INJA pendant mes premières années de mon parcours en son sein, aujourd’hui ma vision des choses a bien changé. INJA m’a présenté des opportunités incroyables ! Et j’ai pu disposer d’un accompagnement pédagogique dont je n’aurai pas les mots pour le décrire… Grâce à cet institut, j’ai beaucoup appris sur le handicap et en suis très reconnaissante."
Pourrais-tu nous parler du projet Prune Nourry et du Duoday auxquels tu as participé ?
"L’équipe éducative m’a fait part du « Duoday ». J’ai donc passé une journée enrichissante au conseil d’État auprès du secrétaire général... grâce à ma professeure d’histoire-géo de première, j’ai pu servir de modèle à une grande artiste Sculptrice contemporaine ai eu quelques lignes dans le magazine « figaro-Madame ». Tous les professeurs que j’ai pu rencontrer se sont toujours montrés bienveillants, encourageants et surtout patients ! Grâce à eux je ne doute pas aujourd’hui de mes capacités intellectuelles. "